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𝗗’𝗶𝗺𝗽𝗼𝗿𝘁𝗮𝗻𝘁𝗲𝘀 𝗮𝘃𝗮𝗻𝗰𝗲́𝗲𝘀 𝗲𝘁 𝗯𝗲𝗮𝘂𝗰𝗼𝘂𝗽 𝗱’𝗮𝘁𝘁𝗲𝗻𝘁𝗲𝘀
Victime des pluies torrentielles ayant provoqué des inondations ces dernières années, Keur Massar a accueilli des projets de construction d’ouvrages. Lesquels ont permis d’améliorer les conditions de vie des citoyens. Cependant, beaucoup reste encore à faire pour sortir définitivement le département de l’emprise des eaux stagnantes.
Si Keur Massar a été considéré comme l’épicentre des inondations, c’est à cause de ce qui s’est passé dans des quartiers comme l’Unité 3 des Parcelles assainies. En 2020, les fortes pluies qui se sont abattues sur Dakar ont transformé cette populeuse localité en un îlot submergé par les eaux. Prises au piège, les populations ont eu toutes les peines pour s’extirper de leurs habitations. Il a fallu l’intervention des sapeurs-pompiers pour évacuer les sinistrés. Devant la gravité de la situation, le Président Macky Sall s’était rendu sur place. En plus d’annoncer la départementalisation de Keur Massar, il avait lancé un plan d’urgence financé à hauteur de 15 milliards de FCfa par l’État. Avec le démarrage de la phase d’urgence, il y a eu le bassin de l’Unité 3. Cet ouvrage a permis de raccorder l’Unité 9 et de faire transiter les eaux vers la forêt de Mbao où quelques bassins ont été créés. Ces réalisations qui ont débuté le 1er février 2021 à maintenant ont apporté du soulagement aux populations.
𝗟𝗲 𝗽𝗹𝗮𝗻 𝗱’𝘂𝗿𝗴𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗮 𝗽𝗼𝗿𝘁𝗲́ 𝘀𝗲𝘀 𝗳𝗿𝘂𝗶𝘁𝘀
Contrairement aux dernières années, les habitants ne pataugent plus dans des eaux verdâtres. Des habitants qui avaient abandonné leurs demeures ont pu rentrer chez eux. Ce dimanche 30 juin, un chaud soleil pointe ses rayons aux Parcelles assainies de Keur Massar. Le sol est sec, mais les hautes herbes par endroits montrent que la localité a été généreusement arrosée dans un passé récent. L’eau, qui avait fini d’élire domicile dans les ruelles étroites de l’Unité 3, a été déplacée de son lit. « On a senti un soulagement relativement positif. Pour illustrer, au niveau de l’Unité 3, avant la réalisation des ouvrages, les eaux stagnaient pendant deux mois malgré le dispositif de pompage. Maintenant, même sans le dispositif de pompage, le soir, si on nous déclare que les eaux sont dans les maisons, le lendemain on trouve que l’eau s’est retirée. Cela veut dire que les bassins arrivent à pomper de manière très significative, à faire écouler efficacement les eaux pluviales », a déclaré El Hadji Daouda Mbaye. Un des premiers habitants du quartier dont il est le délégué, Daouda Mbaye accorde une importance particulière à la création de bassins. Celui de l’Unité 3 est le réceptacle de toutes les eaux provenant des quartiers environnants. Le bassin, dont l’envergure ne permet pas de stocker autant de volumes, devrait être agrandi. Pour cela, la décision a été prise de déloger une soixantaine de maisons dont les propriétaires seront indemnisés comme le stipule le décret du 25 février 2021. « C’était pour une expropriation pour utilité publique. Toutes ces maisons doivent être indemnisées et on devait en faire un grand bassin qui doit faire 10 fois plus que le bassin actuel. Cela allait augmenter la capacité de stockage. Cela veut dire préserver et sécuriser davantage les populations contre les inondations. Ce travail n’est pas encore fait », a réagi Daouda Mbaye.
Pourtant, les indemnisations ont déjà été accordées. Avec le retard sur le démarrage des travaux, ce sont des dizaines de quartiers qui s’exposent aux inondations. Monsieur Tall, technicien de l’Adm qui gère les ouvrages de lutte contre les inondations, explique que le bassin de l’Unité 3 a une grande importance à leurs yeux. Cependant, pour effectuer les travaux, il faut que les emprises soient d’abord libérées. « On a réalisé une partie du bassin. Pour l’autre partie, l’entreprise est déjà sur place. Il s’agit d’Henan Chine. Pour faire ce bassin, il faut au préalable libérer les emprises. Ce sont des terrains qui appartiennent à des personnes. Il faut les identifier et les payer avant de faire les travaux. On est sur la phase de libération des emprises. L’extension du bassin est prévue. On va en plus amorcer les travaux jusqu’à la partie en amont », a-t-il expliqué.
𝗟’𝗮𝗴𝗿𝗮𝗻𝗱𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗱𝘂 𝗯𝗮𝘀𝘀𝗶𝗻 𝗱𝗲 𝗹’𝗨𝗻𝗶𝘁𝗲́ 𝟯 𝗲𝘁 𝗹’𝗮𝗺𝗲́𝗻𝗮𝗴𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗳𝗼𝗿𝗲̂𝘁 𝗱𝗲 𝗠𝗯𝗮𝗼, 𝘂𝗻𝗲 𝘂𝗿𝗴𝗲𝗻𝗰𝗲
Le bassin de l’Unité 3 gère les eaux des unités 9, 10, 11, 13, 14, 23 et 27. En plus des quartiers Serigne Mansour Sy, Mame Abdou Aziz, Diokoul, Aladji Pathé… Ce qui fait un package très important. C’est le réceptacle principal. Ce bassin est interconnecté au bassin situé dans la forêt classée de Mbao. Cette forêt et le bassin de l’Unité 3 sont considérés comme des points fondamentaux pour un règlement efficace des problèmes d’inondations à Keur Massar. « La forêt n’est pas entretenue. Et cette forêt est le nœud du problème. La priorité absolue, c’est la forêt d’abord. C’est le lieu de convergence de toutes les eaux de Keur Massar Sud, Jaxaay, etc. Il faut augmenter les capacités des bassins, qu’on enlève les herbes et fasse le faucardage des canalisations. Après, on augmente le bassin de l’Unité 3. Si on ne l’augmente pas, on sera obligé de mettre une vanne à l’Unité 9 », soutient Daouda Mbaye. Du côté de l'Agence de Développement Municipal - ADM Sénégal, on estime que tout est mis en œuvre pour permettre aux bassins de la forêt de Mbao de récupérer toutes les eaux de Keur Massar. « On a fait un protocole avec les Eaux et Forêts. La forêt classée est gérée par les Eaux et Forêts. Ce protocole tient compte de la gestion des bassins. On a opté pour des solutions basées sur la nature. Il ne faut pas seulement faire des investissements physiques en mettant du béton partout. Il y a actuellement une étude en cours. Cette étude va proposer des solutions sur les bassins », a confié le technicien Tall. Selon lui, au-delà des bassins, il faut changer l’image de la forêt de Mbao qui fait peur aux populations, car considérée comme un refuge de délinquants. « On va faire, autour des bassins, des aménagements paysagers et autres qui bénéficieront aux populations », a-t-il ajouté. En plus de cela, des investissements pour l’agriculture seront faits. Les agriculteurs pourront utiliser l’eau des bassins pour leur arrosage. Il s’agit donc de réduire les risques d’inondations en couplant le volet infrastructurel et non infrastructurel. Réaliser des infrastructures et peaufiner tout ce qui est planification urbaine pour aménager ces zones.
𝗘𝗻 𝗮𝘁𝘁𝗲𝗻𝘁𝗲 𝗱𝘂 𝗣𝗿𝗼𝗴𝗲𝗽 𝟮
Dans de nombreux quartiers de Keur Massar dont les unités 3, 9, 10, 11, 13, 14, 23 et 27, ainsi que dans les quartiers Amina, Serigne Mansour Sy, Mame Abdou Aziz, Diokoul, Aladji Pathé…on attend de bénéficier des ouvrages qui seront réalisés dans le cadre du Progep 2. Étant donné qu’avec le Progep 1, des avancées notoires ont été enregistrées dans plusieurs localités touchées par les inondations comme Dalifort, Wakhinane Nimzatt, Djiddah Thiaroye Kaw…À Keur Massar, la phase 1 du Progep a concerné Yeumbeul Nord et Malika Village. À Malika, il y a eu le bassin versant de Mbeubeuss. Le bassin versant de Yeumbeul Nord a aussi été réalisé. L’objectif du Progep c’est de créer des ouvrages avec des pavages, des lampes, des projets d’investissement communautaire. El Hadji Daouda Mbaye, de l’Unité 3, se dit convaincu que si le Progep 2 arrive à terme, il y aura un changement radical. « Ce projet n’a pas encore démarré dans le vrai sens. C’est en février 2021 que la phase d’urgence a démarré et c’est elle qui est en cours », a-t-il dit. Pour le Progep 2 qui cernera le reste de Keur Massar, les études, confiées au cabinet Merlin Gerin, devaient être achevées en décembre 2023. Le bassin de l’Unité 3 et d’autres ouvrages structurants sont pris en compte dans le cadre de ce projet qui court jusqu’en 2029. D’ici là, les inondations devraient sensiblement diminuer à Keur Massar.
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